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les tableaux de Jean SEBILLOTTE
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La Beauté
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20ème Printemps des Poètes La Beauté J’ai vu une enfance violentée rêver devant un amandier en fleurs. J’ai vu un homme emprisonné retrouver souffle à la lecture d’un poème. J’ai vu le ciel déverser des tonnes d’azur sur nos morts. J’ai vu la neige brûler moins que les larmes. J’ai vu le soleil consoler un coquelicot, et réciproquement. J’ai vu un arc-en-ciel en cavale sous l’orage. J’ai vu un ange noir chanter sous les étoiles. Et je n’ai trouvé qu’un mot pour dire cela qui transcende le chaos, l’éphémère et la joie mêlés de nos vies : LA BEAUTÉ. J’entends Aragon, immortalisé par Ferré : Toi qui vas demeurer dans la beauté des choses. J’entends Eluard : J’ai la beauté facile, et c’est heureux. J’entends Char bien sûr : Dans nos ténèbres, il n’y a pas une place pour la Beauté. Toute la place est pour la Beauté. Mais aussi ces innombrables voix de poètes qui ne cessent d’extraire la beauté ensauvagée du monde. Et comme pour donner raison à ce thème du Printemps des Poètes, Enki Bilal accepte d’en signer l’affiche tandis qu’un faon traverse la tempête à l’instant sous mes yeux. Sophie Nauleau
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Ardeur
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Printemps des Poètes 2018, du 3 au 19 mars : L'ARDEUR
Il est des mots qui jamais ne renoncent. Des mots toujours fervents. Rarement érodés. Des mots droit devant, par-delà l’encoignure des siècles. Des mots d’entrain, d’élan, de vie. Des mots tocsins qui se jouent des tourments. Des mots de plein cœur qui battent dans le sang. Des mots de plein vent qui affolent les voiles. Des mots qui enjoignent, qui affament et ravissent. Des mots jamais avares. Des mots toujours brûlants. Des mots à la hauteur des temps. L’ardeur est de ceux-là dont l’énergie durable peut se dire dans toutes les langues de la terre. Des années que le « Printemps des Poètes » attise la flamme par-delà les saisons. Des millénaires que les Védas célèbrent ce plein soleil. 2018 raisons de se vouer à cette vitalité poétique. À cette vigueur communicative. À cette chance du poème qui ne manque pas d’audace.
Sophie Nauleau
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BUGARACH
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Bugarach 2012 – le grand soir
Je plains les pauvres paysans, Le curé, le facteur, le maire De Bugarach, les habitants De ce petit recoin de terre Qui l’imaginaient salutaire Pour son air pur, l’éloignement De cette agitation vulgaire Dont nous repaissent les journaux, La paix des champs et, solitaire, La contemplation, tout là-haut, D’un univers beau et austère…
Je plains tous ces infortunés, Les journalistes, les gendarmes, Que leur Devoir a amenés - Il est de bien meilleurs faits d’armes ! – À guetter les moindres alarmes, À remplir leurs petits carnets, - Faut-il rire ou verser des larmes ? - Avec des faits sans intérêt : Des sortilèges et des charmes… Si le préfet est consterné, Paparazzi point ne désarment !
Et je plains les illuminés, Rêveurs, froussards, naïfs, doux dingues, Fous, névrosés, gourous, niais, Esprits tordus ou bien lourdingues, Habits de mage ou pauvres fringues, Qui sont venus s’y réfugier - Plus simple d’esprit, tu te flingues ! Il faut vraiment être benêt ! - Au lieu d’aller faire la brigue. Pour finir le monde en beauté, Mieux vaudrait courir les bastringues !!!
Car quand le grand chambardement Nous enverra dans le néant Avec un beau feu d’artifice, Eux resteront sur leur sommet, Sans rien voir, à se les geler, Pendus au bord du précipice, Sans même un paysage autour À contempler avec amour À deux sous une couverture, En ayant pour seule ouverture, Seul avenir, de supporter, Pour toujours, la promiscuité De gens peu faits pour vivre ensemble : Le gourou avec le curé Le gendarme avec le drogué, L’aventurier, celui qui tremble…
Pour sûr que leur plus cher désir Ne sera plus de se tapir Dans un recoin pour nous survivre. De cet avenir frelaté, Qu’ils vont se mettre à détester, Ils supplieront qu’on les délivre. Seuls survivants dans le chaos, Bien réfléchi, ça met KO. Brusquement, ils ne vont plus craindre. Et changeant d’avis, pour sauter, Ils vont tous se précipiter Dans l’abîme pour nous rejoindre !
Michel DEIT
Narbonne 21 / 12 / 2012 *****************************************************
Bugarach
Pourquoi céderions-nous à tous ces faux apôtres Qui s'appliquent parfois d'un air talentueux A prédire la fin, malgré les patenôtres, Du monde négligé des gens peu vertueux?
Laissons déraisonner la foule des adeptes Des milieux les plus fous et suivons les chemins Au bout desquels enfin, en pénitents ineptes, Nous solliciterons d'éternels lendemains.
Jouons à l'unisson pour l'univers une ode Dans les tourments du jour que les historiens Écriront à jamais sur notre terre d'Aude Où nombre d'inspirés deviendront faubouriens.
Ceux-là voudront gravir par crainte la montagne A l'abri soi-disant des destructeurs du ciel Censés intervenir dans l'ultime campagne Du bien contre le mal: but providentiel.
Apprendront-ils qu'ici, au soleil des mémoires Jupiter écouta Bug monté sur Arach Et posa ce rocher protégeant des déboires Des vents du lieu depuis dénommé Bugarach?
Dormez en paix gripets (1), le calme du village Avant l'an reviendra sans doute pour longtemps A moins d'un tremblement dans le sombre sillage Des folles du logis ou du maître du temps.
Jean Esparbié
1) les lutins Et à l'an prochain, avec mes meilleurs vœux !
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AU BORD DE LA DEROUTE
Comment vivre aujourd'hui entre espoir et guerre? Et comment résister à ces dogmes insensés, A tous ces charlatans qui fabriquent du rêve ? Comment croire un moment à leurs chants falsifiés? Au bord de la déroute où nous traînent des hommes, Verrons-nous un beau jour le miracle exister? Celui d'un monde vrai,sans mensonge, sans haine, Un monde de raison,sans folles intentions.
Les lendemains qui chantent ont traversé les ans, Sans jamais, toutefois, bien se réaliser, Car, portés sans vergogne sur de gourmands bûchers. Croyez-vous qu'un beau soir explosera le monde? Et qu'il ne restera qu'un seul lieu immortel? BUGARACH ? Sommes-nous si crédules? Sommes-nous si niais? Sommes-nous tant zombis?
Il me faut expliquer que ce mont des Corbières, Qui règne en seigneur sur toute sa contrée Est pour nous, gens sensés, Un emblème, et non faux protecteur. Puisse-t-il ce soir là, signifier au monde, Que c'est l'espoir qui brille en haut de son sommet. Fi de l'apocalypse ! Seule rayonnera la paix sur ses flans de géant, Auréolé, son faîte, le rendra flamboyant !
Que ce mont, de légende, soit enfin le symbole Qui éteindra l ' horreur dans ses toundras glacées. Non, il n'est pas l'élu qui sauvera peu d' hommes, Il sera ce soir là, seul, face au monde entier, Pour clamer haut et fort, Qu'il est l'allégorie sur sa terre cathare, D'un futur tout nouveau pour notre humanité. Tout rayonnant d'amour, de chaînes émancipé, Il sera le vaisseau,l'étendard et la flamme !
Honte, à tous ces prêcheurs de fausses vérités, A ces illuminés, à tous ces flibustiers et à tous ces faussaires, Aux croyances fantasques, aux dogmes éculés, Aux doctrines sectaires, Qui dédaignent la vie et la fraternité, Voulant sous leur sentence,nous inculquer de force, Leurs contre vérités.
Au bord de la déroute, ce vingt et un décembre, Arrêtons-nous de croire à ces chants insensés, A ces incantations et à ces grands blasphèmes. Construisons tous ensemble la route du bonheur, Celle de la sagesse, en force et beauté, Pour qu'enfin BUGARACH devienne l'oriflamme Du début d'un destin prometteur et drapé De la joie, de la paix, de l'amour proclamé Qui conduira ce monde vers la félicité Et sur le grand chemin d'une autre destinée.
Hélène NESTI
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NOËL TRISTE
Le vin Rouge Le pain Blanc Huîtres Violets Dinde aux Marrons Salade Verte Olives Noires Épais steak Bleu Pomme bien Jaune Juteuse Orange Bûche Glacée Et l’or Du champagne Qui grise…
Mais la faim ? De quelle couleur Est la faim ? Pour l’homme qui gît
Transi nez Rouge Poignet Bleui Pied Violacé La dent Jaunâtre Le front Livide Dans son lit de carton Marron Sous le porche ouvert D’un pont…
De quelle douleur La fin ? La nuit d’oubli Par vent de glace Contre un mur gris De crasse…
La fin ? Plus de faim ! Dors ! Ange Mort !
Michel Deit
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21/12/2012 solstice d’hiver Bugarach
Depuis les temps préhistoriques, (Neandertal et Cro-Magnon) Plus d’un homme a eu la colique, Lorsque vient la morte saison, A voir au fond de l’horizon Le soleil, chaque jour plus pâle, Peiner à grimper dans les cieux. Et si en devenant trop vieux Il allait, dans un dernier râle, Après avoir versé au mieux Une faible lueur d’opale, Sombrer pour toujours dans la nuit ? Et si le démon des ténèbres, Le Satan aux méfaits célèbres, Qui toujours tue et toujours nuit, Enfin vainqueur – ô sort funèbre ! Nous entraînait au fond d’un puits Obscur ! Horreur ! Et quel ennui ! Finis notre esprit, notre corps ! Finis la vie et ses délices ! Pour conjurer le mauvais sort, Pour fuir tous ces odieux supplices, Échapper à l’affreuse Mort, Rien de tel qu’un bon sacrifice ! Le sang versé plaisait aux dieux, Le sang humain de préférence. On massacrait à qui mieux mieux. C’était, pour sûr, une évidence : « Il est tout naturel de tuer son prochain Pour pouvoir s’assurer un avenir certain ! » La suite alors coule de source. Cela marchait à tous les coups : Le solstice passé, c’est fou, Le soleil rallongeait sa course ! Donc on n’était pas sans ressources Pour égorger beaucoup de cous ! Ce temps n’est plus. Ah ! Quelle chance ! Nous avons aujourd’hui un esprit éclairé. Ce n’est pas qu’à se massacrer L’homme ne trouve pas de raisons d’importance ! Mais pour pouvoir à coup sûr échapper A l’effroyable « Fin du Monde » Plus n’est besoin de pratiquer Tous ces sacrifices immondes. Il suffit de se réfugier Sur le sommet prédestiné Que d’antiques écrits décrivent : Bugarach ! - Bugarach : j’arrive ! Et que les autres, le monde entier Aillent se faire voir Dans le noir !!! Bonsoir !!!
Michel DEIT
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Hélène Nesti
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EQUINOXE D’ÉTE
Dans le soir clématite S'éveillent les étoiles, Chacune à sa façon salue la nuit diaphane Cerclée de voie lactée. La lune rousse éparpille sa joie Sur les mythiques monts d'ébène. Dans l'ombre des voiles de Morphée, Vénus, la palpitante, Offre sa pure perle irisée. Ce soir, L'équinoxe s'endort Dans le tiède velours Des promesses de l'été.
EQUINOXE D’HIVER
Parfois le vent d’Est Trébuche sur l'or pâle De ses lèvres brûlées Et transforme ses cheveux de lin En allégories fumeuses et sauvages. Vent d’Est brumeux et liquide Froid comme le crachin d’Irlande Tu effiloches la vie En grandes marnes stériles.
EQUINOXE DE L’AMOUR
Équinoxe des monts de Vénus, Belle parure de blancheur fouettée, La perle de son cœur Roulait jusque dans ses veines Où le sang impur Giclait en longues trainées brunes Sur le fond cristal Du manteau de l'hiver.
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Michel DEIT Narbonne 3/07/ 2012 Anne Sarda
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Chanson d’amour pour Caroline
Caroline, j’imagine la blondeur de ton sourire, la nature, la verdure qui dans ton regard se mire.
Caroline, sois câline ! Tes beaux seins sous ma caresse, sois-en sûre, seront mûrs comme un raisin que l’on presse.
Oui je t’aime. Ce poème le chante comme un oiseau. Et mon cœur sur tes fleurs se penche tel un roseau.
Triomphale, sidérale, tu m’entraînes et me voici : un soleil sans sommeil autour de ta galaxie !
Je t’aimais, tu le sais, il y a des décennies. Rejeté, oublié, j’ai cru que c’était fini.
Trop aimant, violent, j’ai mérité ton oubli. Maintenant, repentant, je t’offre à nouveau mon lit.
Marié, divorcé, après toutes ces années, je voudrais, s’il te plait, t’offrir un cœur passionné.
Caroline, fée divine, si tu veux l’amour sera bien plus fort que la mort. Le feu nous emportera.
Ô ma reine magicienne, je te vois canard sauvage, animal amiral qui marche et vole et qui nage.
Dans mon rêve, ô ma sève ! tu deviens le chêne vert. Ta ramure qui murmure répond au chant de mes vers.
Précieuse, radieuse, tu deviens mon talisman : l’œil du tigre ! tu émigres au royaume des diamants.
Tu veux vivre seule et libre. Pour rompre ton cœur d’acier j’oserai, je vaincrai le volcan et le glacier.
Caroline, sois câline ! Pour la vie peut-être pas. Je propose, si tu l’oses, quelques années dans mes bras.
Si s’enchaînent deux semaines d’un silence irrévocable, je t’oublie, c’est promis, tu pourras aller au diable !
P. Thiollière (pour Mohamed A., 06/2012)
****************************************************** LES AMANTS DE MAYRONNES…
Le Printemps revenu berce le nid douillet De nos corps enlacés sous l’hermine de neige, Quand l’hiver, de frimas, tend encore ses pièges A deux cœurs désireux des beaux jours les bienfaits...
Sur le Sentier déjà s’éveillent et se grisent Nos âmes s’enivrant aux tendres pousses d’or Des genets refleuris ondulant dans la brise, Dès que Flore à nouveau installe son décor…
Irisant le maquis pour effacer nivôse, La rosée aussitôt de gouttes de soleil, Fait frissonner nos cœurs, nos paupières mi-closes, Des rêves enfouis au creux du long sommeil…
Et si ma Muse alors ne s’est pas toute éclose, Le baiser printanier que sur ses lèvres j’ose, D’une rose nouvelle, au satin, à l’éclat, Suggérant à jamais, des amants, les ébats…
Faits d’un miel mille fleurs, les souvenirs heureux, Des couples éternels, composent la romance Dont les vers inouïs toujours écrits à deux, Racontent chaque jour d’un Amour la naissance… Comme fut le ‘Parnasse’ aux Muses, consacré, Sur la ‘Corbière en fleurs’ ‘l’Un et l’Autre’ enlacés, Palpite à l’infini dans deux cœurs qui bouillonnent L’éternelle passion des ‘Amants de Mayronnes’… MUR Yves Argeliers 07/2012 Sur le ‘Sentier Sculpturel’ de Mayronnes. L’UN A L’AUTRE……..enlacés… ************************************************************ BALLADE….OCCITANE…
Je suis toujours vêtu, depuis ma tendre enfance, De ce hâle sur moi posé comme une peau, Dans l’océan d’azur le jour de ma naissance, Par le ciel occitan penché sur mon berceau …
Car jamais dans l’oubli de ce pays cathare, N’a sombré le vécu pendant mon devenir ! Dès mon retour, heureux, j’ai retrouvé l’amarre Enracinée au sol qui m’avait fait grandir,
Où l’humble et l’authentique à ma muse s’allient, Pour ensemble fouler tout ce qui est buissonnier, Et qu’éternellement vive la poésie, De Genet aux Maudits, Charles Cros et Chénier : Fleurs de rimes venant des rivages d’Homère, Parfums d’alexandrins de Virgile au Latium, Poèmes éternels aux encens de Cythère, Par Eole amenés dans la Maré Nostrum, Sur la Terre Occitane où la Grèce et puis Rome, Ont fait naître et chanter partout des vers si beaux, Dont notre âme en marchant s’enivre des arômes, Et les vents alizés font retentir l’écho…
Alors sur l’infini des chemins de halage, Reliant à jamais aux mers les océans, Je promène ma plume au cœur des paysages, Qui habillent ma vie et fleurissent mes ans…
MUR Yves Argeliers 06/ 2012 mur.yves@yahoo.fr
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Albert ROHMER
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Toutes les civilisations se valent-elles ?
Un Béarnais en mal de maroquin, De ses faibles chances électives se désole, Il se dit que pour briller au prochain scrutin Il faut changer son tromblon d’épaule. Le Centre-droit, le Centre-gauche et l’extrême-Centre Rallièrent son panache blanc pour la soupe, Et ce centre sans gravité se laissa vendre En ramenant dans le droit chemin toutes ses troupes. D’où ce mot d’ordre : ratisser large Et à tout moment disposer d’une marge ; Le Centre n’existe que quand la Droite peut s’en passer, Il la rejoint au moindre coup de sifflet.
Notre Béarnais, pour noyer le poisson, S’en alla parler d’Histoire à la télévision Et le voilà qui fulmine et qui s’enflamme De l’absence de chronologie dans les programmes Qui vous situe Charlemagne à Waterloo Et Mac Mahon au siège de la grotte de Lascaux.
Claude Guéant, notre ministre de l’Intérieur, Fit une sortie pour conforter cette thèse, Il ne savait pas, comment l’eut-il su d’ailleurs, Qu’en parlant ainsi il soufflait sur des braises : ’’ Toutes les civilisations ne se valent pas ! ’’ Et Charles Martel expulsait les Arabes, déjà. Le patron des CRS avec suffisance Fit alors étalage de ses connaissances. Trop souvent, disait-il, dans nos livres d’Histoire On confond Chaperon Rouge et Jeanne la Pucelle, Leurs aventures, faits d’armes et déboires Sont sans écho dans les générations actuelles ; Si l’une fut brûlée par sa grand-mère, L’autre retarda le creusement du tunnel sous la mer, Pour qu’ainsi ils persistent à marcher du mauvais coté Et à s’abreuver de leur tisane frelatée. L’anglophobe avait entendu des voix Lui enjoignant de proclamer la république Mais le clergé, hélas, la dévoya Et lui imposa la dérive monarchique. Le Chaperon Rouge, lui, portait à sa mère-grand Des provisions pour lui éviter la famine, Son sang ne fit qu’un tour quand elle vit Fanfan Rouler son auditoire dans la farine. Elle eut alors ce geste sans préméditation Que tous vos journaux ont rapporté en information.
Malgré quelques historiques inexactitudes, Subsiste néanmoins cette certitude : Le Béarnais et le patron des CRS, Sans clin d’œil ni poignée de main, Venaient d’opérer un rapprochement express Et de leurs Partis renouer les liens.
Albert ROHMER - 5 février 2012.
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Pierre Thiollière
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Les charpentiers (pour André et Laurent)
Il neige. Un peu. Le froid est vif. Dans le ciel gris une lueur éclaire le sud. L’arbre transi semble en prière dans le vent aigre fugitif.
Dehors gisent les vieilles tuiles jetées depuis le toit par les couvreurs. Se souviennent-elles de la couleur des temps anciens, des jours fertiles ?
Près de leur amoncellement, des bouts de planche et d’anciennes voliges, tandis que les flocons légers voltigent, grelottent, meurent doucement.
Les couvreurs ont levé la peau de la maison, la vieille carapace, la semaine dernière, avant la glace, quand le soleil brillait là-haut.
Les charpentiers marchaient, obliques, sur la pente du toit. Ils plaisantaient, faisaient chanter la scie qui découpait, aiguë, les voliges stoïques.
Au rythme d’un marteau habile les couvreurs progressaient sous le soleil de janvier, radieux dans le bleu du ciel, sifflaient en alignant les tuiles.
La terre cuite dans l’usine du village voisin se déployait, rouge sous le ciel clair et s’étonnait de sa propre couleur sanguine.
Elle s’ébahit, cette terre, d’avoir quitté la lourdeur de la glaise pour respirer, lorsque la nuit s’apaise, l’étoile acide de l’hiver.
Demain, aux premières lueurs, les charpentiers dresseront leurs échelles. Je les attends dans la maison nouvelle, les grands, les merveilleux couvreurs.
Pierre Thiollière, Garrigues, 2 février 2012
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Yvette Vasseur
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Vendredi 3 février 2012
Toutes
(Aux combattants de la liberté)
Toutes les touches sur les claviers Toutes les lumières Devenues familières Viennent balayer la poussière De nos vies de misère
Où sont tes mains mon frère Où sont tes rires ma mère Où sont vos yeux vos voix Je vous attends au creux de moi Dans ce qui reste de tendresse Dans ce qu’il reste de richesse Au creuset de nos instants communs
Toutes les touches Ordinateurs, computeurs Réclament nos voix mes frères Réclament nos mains mes sœurs En une même ronde D’enfants autour du monde
Toutes les lumières De vos yeux de vos voix Devenues familières Devenues nos tendresses Devenues nos richesses Viennent balayer la poussière De nos vies de misères…
Yvette Vasseur
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